clé 13 novembre, 2008
T’as pas la clé de mon cafard?
De mon hasard instantané?
Je l’ai perdue pour prendre part,
Pour faire la vie et être née.
T’as pas la clé de ma passion?
T’as pas la clé de mon cafard?
De mon hasard instantané?
Je l’ai perdue pour prendre part,
Pour faire la vie et être née.
T’as pas la clé de ma passion?
Un autre personnage qu’on peut associer avec notre club littéraire est Ragneda Kryshtalyuk. Elle est en fait un simple parapluie. Mais pas si simple. Le parapluie rose qui n’est jamais utilisé comme il faut et semble avoir les traits d’un être vivant. IL a même des cornes qu’on a essayé de réparer mais pas réussi. Il accompagne Ludmila Rublevskaya dans tous les voyages et assiste à toutes les soirées et assises. On lui a attribué quelques poèmes et plusieurs histoires romantiques. On ne cesse d’en inventer d’autres.
Un des événements devenus traditionnels dans le Faubourg littéraire est la remise du prix anti-glamour Blakitny Svin. Ce prix est décerné aux littérateurs qui sont actifs, ont une position unique bien développée et ne sont point conformistes et expriment leurs opinions et la créativité de manière indépendante et insolite. Le prix est remis chaque année au printemps, dans un café London sur l’avenue principale de Minsk.
La première à l’avoir a été la fameuse Aksana Spryntchan dont l’énergie et la créativité sont hors concurrence. Elle a toujours animé des manifestations culturelles les plus éminentes et même après la naissance de sa fille a reapparu très vite sur la scène. Son mari, barde et historien Jarash Malisheuski l’accompagne et soutient dans ces idées. Un tandem unique familial. La petite Aljbeta va les suivre sûrement.
La deuxième remise du prix a vu les voix se partager entre Viktar Yvanoy et Vika Trenas. Le premier d’ailleurs n’est pas arrivé ce qui ne le délivre pas de la récompense: une partie de 100 petites bougies (Aksana a reçu 100 crayons taillés manuellement). Viktar Yvanoy n’existe plus aujourd’hui sous ce nom, il s’appelle maintenant Viktar Loupassine
et a organisé un groupe avec son ami pour chanter ses poèmes de sa propre voix à un large diapason. Quand on le voit on le remarque tout de suite, il est trop différent. Ses expériences avec la forme littéraire est bien connue mais c’est aussi sa manière d’interprétation qui choque parfois. Le personnage principal du prix Blakitny Svin est un cochon bleu, un des héros virtuel de la communauté. On lui a inventé toute la vie avec des histoires d’amour et des poésies même. Il est de couleur bleue car il est d’origine noble. Il a sa passion à qui il tâche de se confier grâce aux poèmes…
Son image sur le certificat à délivrer c’est un signe similaire au smyle (=) qui d’une part rappelle que c’est un cochon (Svin), d’autre part est proche à la prise de courant mais dans ce cas-là c’est pas le courant qui court mais l’énergie et l’inspiration venue de l’espace spatial.
Il se passe beaucoup de choses quand on se retrouve ensemble surtout dans des lieux particuliers. C’est le cas avec le mont Lysaya aux environs de Minsk où se trouves des maisons de campagne de plusieurs littérateurs y compris celle d’Aksana Spryntchan qui est troisième poéte dans sa génération. On va de temps en temps chez elle pour fêter ou juste se divertir en pleine air, bien sûr avec des poémes, des saucissons et des chansons…
Une des traditions de notre communauté est liée avec le nouveau livre publié. On croit que c’est un bon signe de la faire brûler sur le mont Lysaya… Chacun a ses méthodes quand même..Le recueil de Viktar Snip a été enterré sur le mont Dzjavotchaya… Le poéte Ragned Malahovski a fait noyer son livre dans le plus grand lac du Bélarus, celui de Narotch…
Ludmila Rublevskaja et Viktar Shnip, couple de littérateurs ont été à l’origine de notre communauté « Faubourg littéraire ». Ludmila Ivanovna anime et aujourd’hui les assises qui ont lieu le jeudi au musée Maksim Bogdanovitch.
On a changé plusieurs lieux pour se retrouver, vu publier le recueil collectif, inventé plein de choses et objets étranges, traditions et personnages… On a connu plein de monde venir et rester mais l’atmosphère est toujours la même, celle de convivialité, d’intimité et de confiance. De magie en quelque sorte si vous voulez.
On est en train de préparer une féérie véritable avec vidéo, photos, poésie, film, danse orientale… Tout cela est l’invention de Vika Trenas, à moi le nom du projet: Vyavy ce qui signifie Images mais pas seulement cela…
L’événement est prévu pour le 6 décembre, on a du mal à tout promouvoir et organiser mais du stress c’est normal pour qch de pareil… C’est pour la première fois qu’on va à ce niveau.
L’amour est un sentiment d’attente. Plus on attend plus on tombe amoureux.
Le bonheur est un sentiment de posséssion.
Etre ensemble dans la tristesse.. Etre ensemble dans la solitude… Autant que la vie l’organise. Autant que la force intérieure incompréhensible l’organise avant que la vie le réalise.
Je pense sérieusement à faire ce blog en deux langues et traduire tout en biélorusse pour mes amis qui ne comprennent pas le français.
Qu’en pensez-vous? Est-ce une idée réalisable?
J’ai lu! Vivante. Aksana Spryntchan. Ed. Belle-lettres, Minsk, 2008.
Un livre presque tout blanc au premier regard et un peu de nuit quand on entre..
Vivante… Un recueil de poèmes et d’expériences pour approuver la nécessite de la vie et l’inévitabilité de la mort. Les signes de ponctuation deviennent aussi vivants et même coupent le livre en petits extraits, à leur manière.
Le point par exemple: Autant de tristesse et de chagrin dans ce moindre signe de ponctuation (Колькі самоты і суму ў найменшым знаку прыпынку). Les poèmes vituels sont bien présents qu’on suit avec curiosité comme si on devine et résout. Il me semble que le début de ce livre est moins fort pour laisser aller plus loin (non, c’est inutile car la plupart des gens lisent les poèmes au hasard, du milieu ou de la fin même). En tous cas quand on lit plus on découvre plus. C’est l’atmosphère qui marque surtout. J’ai lu le livre en écoutant de la musique méditative mais tout de même… Le procès de la lecture captive même plus que le texte. Du folklore et des noms propres envoient dans une sémisphère concrète mais pas imposee. Tout est naturel dans ce livre, rien n’est superplus même le café qu’on trouve dans plusieurs vers. Le début est le plus contrastant au point de vue d’opposition vie-mort. La mort est un peu poétisée mais bien harmonisée avec la vie qui est toujours vainqueur bien qu’on ne dise pas cela. La cigogne, symbole du Belarus, apparait dans quelques poemes pour renforcer encore l’image de la Patrie. Non, c’est pas un livre purement patriotique, on donne plus: à travers les expériences avec le mot et la forme, la structure aussi l’auteur a reussi à attirer l’attention, à sensibiliser.
Original? Bien sûr. Poesie? Oui. Vers libre? Avec succès. Hokkou? Pas toujours avec la découverte dans la dernière strophe mais sincère et souvent troublant. Je conseille de lire sûrement et encore d’aller voir un jour une des soirées où Aksana est interpretatrice ou présentatrice ce qui est d’ailleurs tres similaire. Parfois long mais toujours avec originalité, espoir, force vivace qui fait amuser et avoir confiance. Bonne soirée littéraire!